La Source S

Parce que les éditeurs n’ont pas le monopole de la publication de livres, j’avais envie de mettre en avant des livres auto-édités qui m’ont fait passer un bon moment.

J’inaugure cette section avec « La Source S » de Philippe Raxhon.

Résumé : 

Une jeune historienne italienne découvre par hasard dans ses affaires de famille un document du philosophe grec Sénèque qui pourrait bouleverser le monde. 

Afin de l’authentifier et de mettre en avant sa découverte, elle s’adresse à un universitaire belge renommé. Ensemble, il vont se lancer à la recherche de la vérité dans une course à travers l’Europe. Mais les obstacles sont nombreux certaines personnes qui n’ont pas intérêt à ce que ce document soit dévoilés vont tout faire pour les faire disparaître. 

Mon avis : 

Les bons points de La Source S :

• Un récit rédigé par un universitaire : On peut y voir des avantages et des inconvénients. Pour ma part, j’ai trouvé que ça apportait de la crédibilité au déroulement du récit. On le voit dans le cheminement intellectuel des personnages et dans la façon dont ils authentifient les sources historiques dont la Source S.
  Ça ne sort pas de nulle part, c’est cohérent et crédible. Pour certains lecteurs, ça peut être synonyme de passages un peu longs.
• Un récit d’aventure bien mené : Du début du roman jusqu’à sa conclusion, les protagonistes vont devoir voyager pour faire émerger la vérité et faire face à de nombreux obstacles. Le rythme est loin d’être haletant, mais les événements s’enchaînent bien et j’ai toujours eu envie de lire le chapitre suivant.
• Une jolie galerie de personnages : Laura et le professeur François Lapierre sont les personnages principaux de ce récit. S’ils sont un peu caricaturaux au début, ils prennent en épaisseur tout au long du roman. J’ai apprécié de les découvrir tantôt chacun de leur côté puis en tant que couple. La famille italienne de Laura, souvent drôle et toujours touchante malgré quelques clichés éculés.
• Une réflexion de fond sur les conséquences de la vérité et du mensonge : Le roman est construit sur le postulat qu’un document historique pourrait bouleverser la civilisation telle qu’on la connait en révélant un grand secret. Durant la deuxième partie du roman, Laura et le professeur vont s’interroger sur leur rôle et leur responsabilité face à cette vérité qui a le pouvoir de briser des croyances et des vies. Doivent-ils porter ce poids sur leurs épaules ? *

 

Les mauvais points de La Source S :

• Un thriller ? Vraiment ? Etant une adepte de Thillez, Chattam et consorts, j’ai vraiment eu du mal à me convaincre que je lisais un thriller. Il manque du rythme, il manque une ambiance sombre et oppressante… Il y a bien la course poursuite entre les autorités religieuses et nos protagonistes mais elle est terriblement mal exploitée et ne produit que peu d’effet sur le lecteur.
• De la cuisine et encore de la cuisine : Lors de leurs aventures à travers l’Europe, François et Laura vont souvent au resto, et plutôt des restos très chics. Chaque sortie est l’occasion pour l’auteur de nous détailler tout ce que mangent nos héros. Alors oui, la gastronomie italienne fait saliver mais ce n’est pas ce que j’attends dans un thriller. J’ai trouvé ça rigolo au tout début du roman. Ça rapidement fini par me lasser.
• Une vision négative des hommes universitaires : Au début du roman, le Professeur Lapierre se traîne une réputation d’homme à femmes qui fait peur à Laura. Et ce sera le cas de beaucoup d’hommes dans le roman. Surtout les collègues universitaires de Lapierre. Est-ce que c’est un reflet de la réalité ou pas ? Si c’est le cas, c’est quand même assez inquiétant et ça ne donne pas très envie.

Conclusion : Pour un premier essai, Raxhon nous offre un livre très honorable. C’est bien écrit, ça se lit très bien et c’est vraiment intéressant. Ce n’est pas un bon thriller mais c’est un bon livre que j’ai eu un vrai plaisir à lire jusqu’au bout.
Et si Monsieur Raxhon récidive dans l’écriture de fiction, je serai pour l’accueillir.
C’est un livre qui peut plaire à un public assez large mais peut-être pas à de grands lecteurs de thrillers.

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